Propos recueillis par Séphora Talmud. Photos prises par Elodie Daguin.
La comédienne Juliette Galoisy, à l’apogée de sa carrière, connaît une perspective d’avenir déroutante.
Camille de La Poëze suit aussi la voie de la comédie et s’y engage sur les chapeaux de roue.
Quant à Carolane Domart, blogueuse moins anonyme qu’elle n’y paraît, elle prend le mystérieux chemin de “l’influence”.
Ces trois femmes pleines d’entrain se découvrent lors d’une pièce d’improvisation unique. Elles méritent nos applaudissements.
Votre couleur préférée
Toutes les trois : Bleu
La ville où vous aimeriez vivre
Camille de La Poëze : Montréal
Carolane Domart : Montréal
Juliette Galoisy : Paris
Ce que vous aimez le plus chez un homme / chez une femme
Carolane Domart : L’humour / La pondération
Camille de La Poëze : L’humour / L’autodérision
Juliette Galoisy : La tolérance / L’ouverture d’esprit
Juliette Galoisy : Je suis bien plus vieille que vous : j’ai 45 ans !
Carolane Domart : Ca ne se voit pas du tout !
Camille de La Poëze : Juliette, c’est grâce à des potes qui ont posté sur mon mur Facebook une pub dans laquelle tu joues que je t’ai connue. Ils ont cru que c’était moi ! On l’appelle désormais “la pub de la culasse”.
Juliette Galoisy : Ha oui ? “La culasse” ! C’est terrifiant à dire. Cette pub sur les voitures d’occasion est signée Eric Judor, acteur, humoriste et réalisateur. Le personnage que j’interprète fait genre de s’y connaître en bagnoles.
Camille de La Poëze : Elle est excellente. C’est cool d’avoir des pubs drôles avec des humoristes à la réalisation.
Juliette Galoisy : Oui, Gérard Jugnot et Alain Chabat avaient fait beaucoup de pubs décalées, mais c’était il y a une vingtaine d’années.
Carolane Domart : Vous vendez du rêve toutes les deux ! Ma mère m’a poussée à faire du théâtre, mais je n’en ai pas eu l’occasion.
Juliette Galoisy : Tu peux prendre des cours n’importe quand. Tu as l’air très à l’aise, c’est important. Toi, Camille, tu fais de la radio ? Tu sais, j’ai utilisé une photo de toi et je l’ai envoyée à des copains en leur disant “hey je passe à la radio !” Ils m’ont félicitée !
Camille de La Poëze : Arrête, tes potes aussi ont cru que c’était toi ?
Juliette Galoisy : Oui !
Carolane Domart : C’est dingue ! La boucle est bouclée !
Camille de La Poëze : Oui, j’étais chroniqueuse dans l’émission “Ca va brader” sur Radio VL, fondée par Bastien Carpentier, membre de la troupe de théâtre Les Bradés. J’ai beaucoup aimé cet exercice, j’aimerais bien en refaire. Toi, Juliette, tu en as déjà fait ?
Juliette Galoisy : Je fais des voix pub radio pour la grande distribution, avec un certain humour, on va dire. J’ai beaucoup de chance, parce que c’est un récurrent.
Carolane Domart : Comment faites-vous pour vous placer ?
Juliette Galoisy : Bah on couche ! Plus sérieusement, ça passe par des rencontres de gens qui travaillent dans la pub. A une époque, des amis comédiens en faisaient trois par jour, c’était très très bien payé. Une fois, on m’a demandé de feindre l’étonnement, un “ha !”, et voilà, c’était plié. Vu que c’est réglementé, ils n’ont pas le droit de prendre quelqu’un de l’agence, donc ils font appel à des comédiens professionnels. Il y a même des filles spécialisées dans les mentions légales…
Camille de La Poëze : “danslalimitedesstocksdisponiblesàconsommeravecmodération”
Juliette Galoisy : Après, ce sont les ingénieurs du son qui accélèrent le rythme.
Carolane Domart : Han ! Je pensais vraiment qu’elles parlaient aussi vite que ça.
Camille de La Poëze : Et tu fais quoi d’autre ?
Juliette Galoisy : Je fais de la mise en scène de trio, de one-woman shows, mais à la base, je suis comédienne de café-théâtre. J’ai travaillé dès que je suis sortie des cours de Périmony. J’ai deux enfants de 17 et 14 ans. Juste après mes grossesses, j’avais des pièces, dont “J’aime beaucoup ce que vous faites”, qui a duré 15 ans. J’ai joué 3 ans dedans. La pièce a cartonné. J’ai aussi joué dans la comédie musicale pour enfants “Scooby-Doo” où j’incarnais Véra. Je ne me suis pas rendue compte du truc que c’était, on est passé à l’Olympia avec les 2000 places remplies.
Carolane Domart : Bravo !
Juliette Galoisy : Merci ! Malheureusement, depuis deux ans, c’est au point mort. C’est arrivé d’un coup, pourtant j’ai un bon réseau théâtral. Donc je vis LE problème de la comédienne, qui est de susciter le désir. Là, je travaille un seule-en-scène, avec des tableaux, pas un truc à sketch. C’est une pièce à un personnage. Quelqu’un a écrit pour moi et je suis rentrée dans le truc.
Camille de La Poëze : Tu dis que tu ne suscites pas le désir, mais quelqu’un a écrit pour toi quand même !
Juliette Galoisy : C’est pas faux. Mais bon, j’ai eu plus 20 ans de carrière sans jamais faire de seule en scène.
Carolane Domart : Ca doit être une pression de dingue. Ce sera pour 2018 ?
Juliette Galoisy : Oui, je joue une coach en histoire du monde. Ca me fait peur, parce que je n’aurai personne avec qui partager la tournée, à part Gérard le régisseur du spectacle. Y a que Florence Foresti qui a 15 personnes autour d’elle. J’ai horreur de la solitude au Campanile, bouffer mon rôti de porc froid et dormir dans ma pauvre chambre… Mais c’est une expérience à vivre quand on est comédien(ne).
Juliette Galoisy : Quand j’ai voulu sortir du café-théâtre, je me suis fait recaler par un mec du théâtre subventionné dont j’adorais le travail, mais qui a été très condescendant. Je me suis juré de ne plus jamais faire de stage avec des cons. Juste après, j’ai eu la chance d’en suivre un auprès d’un mec un peu barré, et c’était génial. Tu te rends vite compte du fossé qu’il y a si tu viens du café-théâtre ; tu ne peux pas rentrer dans les réseaux du subventionné. C’est frustrant, en France tout est cloisonné.
Camille de La Poëze : Moi aussi, je commence à écrire mon one-woman-show. C’est du stand-up un peu plus à l’américaine. J’y parle de ma vie, de mes expériences, de sujets de société qui m’interpellent. J’ai hâte qu’il soit prêt. Mon rêve serait d’aller le jouer au Canada !
Carolane Domart : On sera tes premières fans !
Camille de La Poëze : J’aimerais le jouer avant mes 30 ans. Autant dire que 2018 va être intense. Mais c’est excitant de se lancer !
Juliette Galoisy : Wouah ! C’est super ça ! Moi aussi, je le prends comme un challenge.
Camille de La Poëze : Gros challenge oui. C’est peut-être ridicule mais ma hantise c’est d’avoir un trou de texte en étant seule sur scène, sans filet.
Juliette Galoisy : Il y a aussi ton rapport avec le public. Une fois que tu as mémorisé le texte, c’est bon. Avec l’expérience, tu sais que plus tu t’énerves, plus tu paniques, moins tu vas retrouver ton texte.
Juliette Galoisy : Carolane, tu es maîtresse, alors ?
Carolane Domart : J’ai été au lycée à Saint-Quentin, dans l’Aisne. Un endroit paumé. J’ai eu mon Master enseignement avec mention Bien, sans passer le concours. Vu qu’ils sont en manque d’enseignants et pour vous dire à quel point l’éducation nationale a des problèmes, j’ai passé mon entretien d’embauche en même temps qu’un mec qui sortait de fac de droit, et il a été pris ! J’avais une classe de CE1 de vingt enfants. Ca s’est super bien passé. Un seul enfant ne savait pas lire, donc ça allait, surtout dans ce genre de quartier. J’ai adoré être prof, et vu que je commençais à bien évoluer sur Instagram et dans la blogosphère, je me suis dit que j’avais déjà mon bagage pour être prof si jamais, et qu’en attendant je pouvais me laisser aller aux plaisirs d’Internet.
Juliette Galoisy : Donc, toi, tu as un blog ?
Carolane Domart : Oui, j’exerce un nouveau métier qui n’existait pas avant ; je suis “influenceuse”. L’an dernier, j’ai rejoint deux copines sur le blog Pas de salade entre nous, qu’elles l’ont lancé il y a trois ans. Pour l’instant, j’essaie de vivre de mon influence grâce à mon compte Instagram. Je sors de L, donc ce n’est pas du tout mon univers. Au début, j’étais très régulièrement sur mon téléphone, je me suis créé ma communauté ; ça n’est pas venu comme ça.
Juliette Galoisy : Ha oui, t’as travaillé.
Carolane Domart : J’ai passé beaucoup trop d’heures sur Instagram ! Au bout d’un moment, il a fallu faire la part des choses entre ma vie privée et ma vie sur Instagram. Ca sert à vendre du rêve, mais il y a des gens qui sont à fond dedans et qui en souffrent. J’étais dessus tout le temps, j’avais la maladie du like… Maintenant, quand je sors avec mes amis, je suis la seule sans smartphone à table. Faut respecter les gens que tu as en face de toi.
Juliette Galoisy : Je ne te suis pas sur Instagram… C’est quoi les 72 600 “flowers” ?
Carolane Domart : C’est trop mignon “flowers” ! Les “followers”, ce sont tes abonnés. C’est important d’être en contact avec les gens qui te suivent, de te rendre accessible. Avec Pas de Salade entre nous, on organise chaque mois des apéros entre nos abonnés et nous. Par exemple, on invite des filles qui nous suivent au Lido pour notre soirée de Noël.
Camille de La Poëze : Ha mais, tu es sur Instagram Juliette ?
Juliette Galoisy : J’ai 45 ans, je te rappelle. Mais oui, je suis sous @juliettegaloisy. Mes enfants me montrent, mais je fais hyper gaffe, je leur pose des questions sur ce qui se passe sur leurs comptes, etc. Sur mon compte, je poste des trucs du boulot, rien de perso. Donc, toi, tu arrives à en vivre ? Tu utilises ton compte Instagram comme de la pub pour être rémunérée ? Qui te paie ?
Carolane Domart : En fait, ce sont des placements de produits. Depuis janvier 2017, je vis grâce à des posts sponsorisés, où je vais tester des hôtels, par exemple. Ce sont souvent des agences qui me rémunèrent. Là, je reviens de la Seyne-sur-Mer, où une agence américaine m’a invitée à passer une nuit dans un hôtel. J’ai été payée pour prendre une vingtaine de photos et écrire un article en anglais. J’ai été Community Manager avec ma copine Léa du blog Pas de Salade Entre Nous, pour la Maison Montfort, foie gras, canard, etc. On a géré leurs réseaux sociaux et fait des articles lifestyle, recettes et vidéos sur leur site pour les fêtes de fin d’année.
Juliette Galoisy : La vache, c’est génial ! Je suis très admirative ; tu as créé une entreprise par toi-même, c’est chouette !
Camille de La Poëze : Ton métier a l’air plus facile que le nôtre.
Juliette Galoisy : Pas sûr. Comment fais-tu pour entretenir l’envie des annonceurs ?
Carolane Domart : J’accepte des projets comme je veux pour l’instant, j’ai de la chance. Et ma communauté évolue avec moi. Avec Léa, du blog Pas de Salade entre nous, on se connait depuis trois ans et on est de vraies amies, même si l’on va signer un contrat ensemble. On s’est rencontré via les réseaux sociaux. On peut être agréablement surpris par les gens quand on les rencontre en vrai, car les photos Instagram ne reflètent pas forcément la personnalité.
Camille de La Poëze : Quels sont tes conseils pour que j’augmente ma communauté sur Instagram ?
Carolane Domart : Montre tes miches !
Camille de La Poëze : Ha bon ? J’ai déjà fait plus que ça, mais ça n’a rien donné !
Camille de La Poëze, Juliette Galoisy et Carolane Domart
Carolane Domart : Haha ! Allez Camille, à ton tour de te présenter !
Camille de La Poëze : Je suis née à Nantes. Quand j’ai commencé une école de commerce après mon BAC, je faisais du théâtre en amateur. Rapidement j’ai voulu me lancer à temps plein dans le théâtre mais mes parents ne voulaient pas que j’en fasse mon métier. Après avoir validé un master 2, j’ai enchaîné directement avec le Cours Florent. J’ai ensuite fait un stage et suivi des cours dans une autre école de théâtre pour approfondir mon jeu.
Juliette Galoisy : Madame ! Moi j’ai juste le bac. T’as fait quoi comme stages ?
Camille de La Poëze : Jack Waltzer de l’Actor Studio, et j’ai aussi pris 6 mois de cours à l’Atelier de Théâtre Béatrice Brout, qui se rapproche plus de la méthode de jeu américaine. J’ai joué dans le spectacle d’improvisation TIME pendant presque 2 ans, à Paris et à Avignon. Ce sont de très bons souvenirs. Maintenant, je donne des cours d’impro dans mon ancienne école de théâtre, j’aime beaucoup ça ! Un de mes projets principaux aujourd’hui est mon collectif La Douche, fondé avec deux amies auteures et comédiennes : Sophie Imbeaux et Aude Gignac. On a eu un coup de coeur amical. La Douche est née naturellement, d’une envie de travailler ensemble. On est maintenant produites par Golden Moustache grâce à qui on va jouer à L’Olympia le 14 janvier prochain, on ne réalise toujours pas ! A côté, on continue de créer des court-métrages plus engagés, mais toujours en gardant un côté drôle et absurde. C’est l’identité de La Douche et on veut la cultiver. L’idéal serait qu’on soit produites pour tout ce qu’on fait. La prochaine étape après le web, ce sera la télévision, puis le cinéma.
Juliette Galoisy : Ca me fait penser aux Terroristes du Quotidien. C’est bien les caméras cachées. J’en ai fait dans Cam Clash. Les gens te détestent tellement !
Camille de La Poëze : Oui, c’est un bon exercice. Ca me rappelle cet épisode où un mec refuse de se faire servir par une femme dans un magasin de bricolage. Depuis 2 ans, je “baigne” dans ces problématiques sociétales. Avec la Compagnie Les Bradés, nous jouons un spectacle sous la forme du théâtre forum dans les lycées, pour l’égalité Filles/Garçons. J’ai aussi fait un court-métrage sur le thème du sexisme de femme à femme dans le milieu de l’avocature. Naturellement, j’ai voulu traiter de sujets plus engagés.
Juliette Galoisy : C’est super !
Camille de La Poëze : Ce qui nous importe, c’est d’interroger le spectateur, sans être moralisatrices. On se considère comme féministes, et ce n’est pas un gros mot. On a sorti par exemple un court-métrage “je suis un cadeau commun” pour le Nikon Film Festival sur la pression que peuvent ressentir les femmes à l’approche de la trentaine quand elles n’ont pas encore d’enfants. On a fait également un court-métrage en juillet dernier : “Le bout de graal”, jeu de mots entre “bout de gras” et le “Sacré Graal !” des Monthy Python, sur notre incapacité à se satisfaire de notre physique.
Juliette Galoisy : Je vous conseille d’écouter une émission de 1971 avec Jacques Chancel qui interviewe l’actrice Delphine Seyrig. Elle parle de féminisme et est obligée de le remettre à sa place (vers la 17ème minute). Elle incarne la féminité et lui fout un vent hyper classe. C’est incroyable qu’en 2017, on en soit encore là. On est entachée d’une sorte de mépris et cataloguée hystérique dès qu’on se dit féministe.
Camille de La Poëze : On a aussi l’image des Femen, virulentes, castratrices. Mais être féministe, c’est vouloir l’égalité, sans mettre les hommes à terre. Avoir les mêmes droits et les mêmes chances dans la vie c’est très positif. Avec La Douche, on veut mettre en lumière différents sujets sociétaux qui nous touchent. Il y a beaucoup de matière, et tout est tellement d’actualité…
Carolane Domart : Ha ! Ca m’intéresse !
Juliette Galoisy : Et puis, les mecs à la Harvey Weinstein qui font chier les nanas, y en a beaucoup. Pour tout vous dire, à 19 ans, (jeune comédienne toute mignonne, j’en voulais), je suis allée à un casting entre midi et deux, les bureaux étaient vides, je me suis dis “tiens, c’est bizarre”. Le directeur de casting m’a fait culpabiliser en m’ordonnant d’ouvrir la bouche, comme si c’était normal, alors que ce n’était pas marqué dans le script. Du coup, je me suis sentie conne, j’ai ouvert la bouche et il m’a roulé une pelle. Je suis allée voir mon super prof, Monsieur Périmony, qui a mené une enquête et il se trouvait que le mec était connu pour être un vrai pervers… Mon prof nous disait toujours de faire attention aux propositions du genre “viens dans mon moulin ce WE pour répéter ton texte.” Il fallait aller dans des endroits neutres, publics, déjà à l’époque, en 1994. Je me suis vraiment sentie conne à cause de ma naïveté.
Camille de La Poëze : Horrible !
Juliette Galoisy : Peut-être qu’il y a moins de porcs aujourd’hui, parce que les mecs ont la trouille en ce moment, mais ça arrive tout le temps ! Les comédiennes qui persévèrent… Tu te rends compte ? D’un mois à l’autre, tu te demandes si tu vas gagner assez. Après, on arrive à vivre avec cette angoisse et à la gérer, mais c’est tellement dur.
Carolane Domart : Il faudrait que je sois vraiment mal pour faire ressentir de la peine au public. Au moins, quand tu dois faire rire, tu dois toi-même te sentir bien, non ?
Juliette Galoisy : Tu peux choper des techniques, trouver l’émotion au plus profond de toi et tu n’es pas obligée d’avoir perdu tes parents pour pleurer toutes les larmes de ton corps. Tu sais, les gens qui font rire ont aussi des problèmes. C’est la merde !
Camille de La Poëze : Pour faire rire, tu peux utiliser par exemple la détresse intérieure d’un personnage dramatique. Quelqu’un qui a des tocs par exemple, c’est dramatique, mais selon le contexte, ça peut se transformer en quelque chose de très drôle. Les clowns tristes, les personnes un peu pathétiques comme Jacques Villeret ont marqué les esprits. Les sentiments négatifs et les échecs des autres font souvent rire.
Juliette Galoisy : C’est clair, c’est le malheur qui fait rire ! Je n’ai jamais fait autant marrer les gens qu’avec mes histoires tristes.
Camille de La Poëze : Ce n’est jamais gratuit de faire rire. Il y a quelque chose de plus intérieur. Pour beaucoup d’humoristes, c’est une vraie thérapie : “faire du bien aux autres pour se guérir soi-même”.
Juliette Galoisy : Peter Brooke avait mis en scène un livre qui s’appelait “L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau”, qui traite de toutes les maladies psychiatriques. Il a mis en exergue ces détresses-là et c’était drôle. Le public était très ému, mais riait beaucoup. Le sketch de la solitude dans le premier spectacle de Muriel Robin, c’est aussi un rire doux-amer.
Camille de La Poëze : Il n’y a pas une forme d’humour dans tous les cas.
Carolane Domart : C’est vrai.
Juliette Galoisy : Vous savez quoi ? Je trouve qu’on a vraiment des similitudes toutes les trois ; on est très « dans la vie ».
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++ Suivez Camille de la Poëze sur Instagram, Facebook et IMDb. Elle jouera avec La Douche à L’Olympia le 14 janvier prochain dans une soirée spéciale Golden Moustache. Et aussi avec Les Bradés dans la pièce “Eugène et Joséphine”, de Kevin Bagot les 5 et 6 avril au Point du Jour, à Boulogne.
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Propos recueillis par Séphora Talmud. Photos prises par Elodie Daguin.